samedi 19 mai 2018

Combat




La joie, je la porte en moi comme un enfant précieux.

La liberté, je la trouve à l'intérieur et sous ma peau, chaque fois que de besoin.

Le monstre aux cent yeux, aux cent bouches tranchantes, tourne sans répit dans la prison labyrinthe de son cauchemar sanglant.

Le monde intérieur lui est impossible. Interdit.

A l'ombre de la forteresse à ciel ouvert, je fourbis mes armes, coeur léger, coeur guerrier, et puis j'irai défier le sinistre bourreau piétinant dans la boue brumeuse.

Le mufle immonde vagit sourdement à mon approche. Il tourne son visage aveugle et suintant hors de sa caverne désolée.

J'ai vu. Ce qu'il garde derrière lui. Le rugissement m'a déchiré la gorge et j'ai bondi, crocs découverts par la rage, bavant de haine et hurlant de fureur. MON petit. Le MIEN.

Je lui arracherai la dépouille torturée, je caresserai en gémissant doucement ses paupières trop noires, ses ongles trop transparents, au bout des membres trop graciles.

Et puis, alors que semble être la fin de toutes choses, et que seule subsiste l'infinie douleur bleue foncée, alors que je repose brisée sur le sol sombre, je le sens. De plus en plus vite, de plus en plus fort. Un très petit coeur bat dans ma paume.

Tu vivras, minuscule et splendide Prince revenu à la lumière. Tu vivras et je t'offrirai les royaumes intérieurs dans leur vaste silence et leur calme solitude. Tu vivras pour suivre ton sang au-delà du cauchemar mauve, pour égorger les monstres sécateurs et t'en retourner au matin loin de leur folie, là où tu appartiens. Guerrier moins-qu'humain.



1 commentaire:

  1. Je suis ravie de te relire ! Cet extrait-là est plus sibyllin que le précédent, je trouve ; il pique ma curiosité. J'espère que tu vas continuer ! J'aimerais bien en savoir plus sur ces monstres sécateurs et ces moins-qu'humains ! Tiens-moi au courant :)
    Bises douces <3

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